Pai et ripaille

La suite ?

Repartie sur les routes dès lundi (14/10). Après ce mouvementé weekend à Chiang Mai, l’appel de la campagne se faisait ressentir. C’est donc pleine d’entrain que je me suis laissée emmener à Pai, dans un mini-van plein de francophones ! (Enfin un peu de français, c’est reposant.) Après un million de virages (762 d’après Google), me voici à Tacome Pai, petit projet de permaculture. La nuit est déjà tombée et ce n’est que le lendemain que je découvre la propriété. C’est grand, plein d’arbres, un peu de riz aussi. Les conditions de vies sont plus rudes qu’à Panya. Douche froide, cuisine au feu de bois, des cendres comme produit vaisselle, des toilettes moins sympathiques et énormément de moustiques. L’endroit est moins convivial et j’ai eu du mal à m’acclimater. En réalité je ne me suis pas du tout acclimatée et suis partie au bout de trois nuits avec un mal de dos terrible.

Le propriétaire, Sandhot est une personne formidable. Pleine de ressources. Connaissant la nature mieux que sa maison et noble héritier de son père qui était chaman. Autant dire qu’en quelques jours j’ai pu me rendre compte que je suis complètement déconnectée de cette nature que j’aime pourtant plus que la ville. Perdue dans la jungle, je ne sais pas comment me nourrir, construire un abri, bref je ne sais pas comment survivre. Lui sait tout. Enfin non. Il ne sait pas tout, mais je suis persuadée que non seulement il se construit une superbe maison en bambou avec douche en quelques heures, mais aussi qu’il sait se nourrir ET se soigner en utilisant les ressources de la forêt. Donc c’est avec plaisir que je l’accompagne au marché, dans une ferme à champignon, chez sa sœur et travaille un peu avec lui à la ferme. Je regrette d’avoir dû partir, et suis sûre que cela l’a blessé, mais l’atmosphère, en dehors du travail avec lui ne me convenait pas. (En fait pour faire court il y avait quelqu’un avec qui le courant ne passait vraiment pas du tout et j’ai préféré partir quand j’ai compris que prendre sur moi me coûtait trop)

Alors je me suis enfuie vers Pai, cette petite ville vivante, animée, pleine de bonne nourriture et de bijoux fabuleux (oui les filles, vous seriez jalouses de voir ça ^^). Apparemment anciennement bourrée de hippies, remplacés actuellement pas une flopée de chinois, les bijoux et les fringues sont les vestiges visibles de ce temps passé.

Je me suis donc un peu égarée dans ce nouvel environnement très chaleureux qui, en quelques jours, m’a redonné toute l’énergie (et les kilos) que j’avais perdue à la ferme.

J’ai rencontré de chouettes copains, passé des soirées à écouter de la musique dans un joli jazz bar, mangé un criquet frit, testé le « thaï massage » (plutôt violent et puissant, mais qui fait du bien), vue ma chambre inondée lors d’une grosse (GROSSE) pluie, déménagé avec Marta, une catalane avec qui j’ai découvert les alentour de la ville. Je commence aussi à comprendre quelques phrases en Thaï, et parfois à me faire comprendre à grand renfort de mimes. J’ai également visité un joli temple avec un gigantesque Buddha blanc que l’on peut voir depuis l’autre côté de la vallée et un « village chinois » très touristique et artificiel.

Je suis donc depuis cinq jours dans mon petit bungalow au Indiana Cottage (si vous verriez le pont que je traverse tous les jours vous comprendriez pourquoi c’est le Indiana cottage, d’ailleurs la nuit dernière deux pont en bambou se sont fait emportés par la rivière qui s’est beaucoup renforcée avec la pluie des cinq derniers jours, car oui, il a plu tous les jours depuis que je suis là ^^). Ce complexe de bungalow est tenu par Sarah. Je parle d’elle car d’une certaine façon elle m’a ouvert les yeux sur la tolérance et le jugement. En effet, Sarah n’a pas toujours été Sarah. Je n’ai pas découvert son ancien nom mais bien qu’elle porte des robes tous les jours maintenant, il fut un temps où elle était différente. Avant d’être elle, Sarah était un homme titulaire d’un diplôme de droit. Et à aucun moment je n’ai été mal à l’aise avec elle. Je pense que je suis quelqu’un d’ouvert, et je n’ai jamais eu de problème avec l’homosexualité, mais je n’ai jamais été à l’aise avec l’idée de changer à ce point d’identité. A Panya j’ai eu l’occasion de participer à des discussions sur ce sujet et je n’étais ni à l’aise ni très causante. Sans trop d’opinion mais avec un jugement.

Mais hormis le moment où j’ai réalisé que Sarah est une Lady boy, comme on dit ici, où j’ai été plus surprise que choquée, à aucun moment je n’ai ressenti ce malaise que je pensais devoir ressentir. Pour moi Sarah est une femme, avec un passé, comme nous toutes après tout. Et elle est définitivement bien plus féminine que moi ^^ Elle a son brin de folie, aime être au centre de l’attention (un peu trop), est passionnée par les défilés de mode et les chansons tristes, n’est pas intéressée par l’argent, est très attentionnée avec ses hôtes (par exemple elle a entendu quelqu’un toussé pendant la nuit et le lendemain matin est allé lui chercher des remèdes, sans qu’il ne le demande) et est une très bonne cuisinière. Elle m’a proposé de rester gratuitement en échange d’un renfort à la cuisine (il est temps de prendre des cours !!). Je ne pense pas rester bien longtemps car je veux me replonger dans mon projet, mais peut-être un ou deux jours de plus. (deuxième boulot qu’on me propose en un mois. Le premier était un job de fille au pair sur une ile paradisiaque du sud de la Thaïlande… c’était difficile de dire non)

Alors voilà, petite leçon d’humanité à Pai. Merci Sarah.

 

 

Sinon, le drame de la semaine, c’est que cet endroit est rempli d’escargots et que j’en ai écrasé au moins 5… Pour ceux qui ne le savaient pas, petite j’avais une multitude d’escargots de compagnie, alors vous imaginez la catastrophe à chaque fois que j’en aplati un… Seul point noir dans ce séjour à Pai. 

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Commentaires: 3
  • #1

    Elsa (mercredi, 23 octobre 2013 07:37)

    Des escargots de compagnie... pourquoi ça ne m'étonne pas ?
    J'espère que tu prends un peu de cours de cuisine, je t'attends au tournant à ton retour !!

  • #2

    JFS (mercredi, 23 octobre 2013 08:02)

    Ah les snails, que de souvenirs, tu sais que déja petite.... Tu connais la suite.
    Bonjour et gros bisous.
    JF

  • #3

    Emeline (lundi, 28 octobre 2013 11:34)

    Lisa! Un vrai bonheur de te lire! J'espère que tout se passe bien, ça a l'air d'être la grande aventure!! Profite, profite, profite et prends soin de toi! ;)
    Gros bisous,
    Emeline

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