15 Septembre- Atterrissage en douceur

Ou plutôt atterissages, car il m'a fallu prendre bel et bien trois avions pour arriver ici, à Chiangmai, ville au nord de la Thaïlande. 

Après les émotions du départ, le voyage s'est déroulé sans embuches. Depuis l'avion je vois beaucoup d'eau, et de fines parcelles (de riz?) et des plantations d'arbres (Hevea?). Et maintenant, les yeux fatigués mais ébahis je me retrouve en totale immersion dans ce nouveau monde. 

 

Comme on ne change pas les mauvaises habitudes, j'oublie de prendre mon appareil photo lors de ma première escapade dans les rues de la ville. Mais cela n'est peut être pas si grave, la vue n'est pas le sens le plus solicité. 

L'odorat, lui par contre se régale.

En marchant presque au hasard, à la recherche de Thapae Gate je tombe au milieu du Sunday Market dont la chauffeuse de taxi m'a parlé quelques heures plus tôt. C'est vivant, un peu bruyant mais surtout plein d'odeurs plus ou moins inconnues. Le riz cuit, la coriandre, les épices, le poisson, la friture... Soudain, une odeur particulière, non identifiable mais que j'asscocie à ces gros fruits que j'apperçois, les durians. Leur consommation est interdite dans de nombreux lieux publiques en raison de sa trop forte odeur. Mais je fais erreur, l'odeur que j'ai sentie ne peut pas être celle-là, trop légère par rapport à la réputation de ces fruits. Je continue et là, fini le régal, plutôt un haut le coeur en me retrouvant face à un étalage de poissons séchés. Heureusement ma route s'en éloigne et je me retrouve face à des dizaines d'autres marchands vendant toute sorte de bric et de broc. Je finis par acheter un petit bol de pâtes (je discerne le goût de la coriandre fraiche, de l'échalotte croustillante (et oui croustillante) et de la sauce soja) pour 1OBaht (THB) soit 23 centimes. Et c'est délicieux. 

Voilà le début du dépaysement.

Demain je m'en irai vers la campagne rejoindre le Panya Project et les cours de Permaculture.

La porte d'entrée de ma première guesthouse
La porte d'entrée de ma première guesthouse

19 Septembre - Campagne...

Premiers jours à la campagne. Je suis donc maintenant dans le panya project. Il s’agit d’une communauté d’environ 7 personnes passionnées de permaculture et tentant de transmettre leur engouement autour d’eux. Nous sommes 14 à suivre ces cours sur la parmaculture, tous très différents. Mais tout le monde est d’accord sur un point, la manière de vivre et de produire en Europe, aux Etats-Unis dans ces pays « du Nord », « de l’Ouest » ou « développés » comme vous voudrez est inappropriée et absolument non durable.

La vie ici est simple, toutes les habitations ont été construites par les membres du projet ou des volontaires, pas de vitres aux fenêtres, l’air circule librement. Il faut dire que c’est indispensable, la chaleur est écrasante. Mais je parlerai du mode de vie un autre jour.

Ce matin nous avons appris les principes de la permaculture (nous en avons retenu 12 que j’expliquerai plus tard).

Ce modèle a été imaginé par deux australiens dans les années 70 :

L’origine de ce mot est simple : « permanent agriculture ».

Bill Mollison la définit ainsi : « Permaculture design is a system of assembling conceptual, material and strategic components in a patterna which functions to benefit life in all its forms. It seeks to provide a sustainable and secure place for all living things on this earth. »

et David Holmgren qui donne cette définition : « consciously designed landscape which mimic the patternsand relationships found in nature to yield an abundance of food, fiber, and shelter for the provision of local needs ».

Voici enfin la définition que plusieurs m’ont réclamé.

Je pense que ce qu’il faut retenir c’est que :

-la permaculture s’inspire du modèle naturel en cherchant à comprendre les interactions entre les différents acteurs de l’écosysème. Ainsi il n’y aura pas de mauvaises herbes, mais chacune aura son utilité.

-le « jardin », la « plantation » ou « food forest » comme ils l’appellent ici est entièrement architecturée par l’homme qui associe donc au mieux les plantes pour les rendre productives.

-l’autonomie est préférée. Tout rentre dans un cycle, c’est un système presque fermé. Les plantes sont plantées dans le sol, les fruits sont mangés, les restes (tous les restes) compostés, le compost restitué au sol ce qui améliore sa structure et sa richesse en éléments minéraux et organiques indispensables et facilement assimilables par les plantes.

 

C'est un début, bientôt la suite! (sur la vie ici =) )

23 Septembre - La vie ici

La vie à Panya

 

Comment l’expliquer…

 

Je vais vous raconter une journée. (vendredi).

 

Réveillée assez tôt pour pouvoir profiter du chant des oiseaux tout en restant bien au chaud (oui parfois les nuits sont fraiches), à  l’abris sous ma moustiquaire, ce n’est que le son du gong matinal (7h) qui me tire réellement hors des bras de Morphée. Brefs étirements, antimoustiquement, habillement et brossage de dent. Nous prenons notre petit déjeuner tous ensemble dans la « sala ». Au menu : porridge, lait de coco, fruits et thé. C’est un long petit déjeuner, presque une heure, le temps de discuter, et pour ma part, le temps de me remettre à l’anglais. Le matin j’avoue être très très peu loquace, rien ne me vient et c’est difficile. A la fin de ce premier repas, rapide tour de table pour savoir comment nous nous sentons et si nous avons une annonce à faire c’est le moment. Les gens s’écoutent. Et les gens sont honnêtes, si quelque chose ne va pas ils le disent vraiment.

Après ça : energizer !! Nous nous rendons dans notre salle de classe, aujourd’hui  c’est Nick qui nous explique le jeu qui est censé faire passer les effets du porridge et nous réveiller complètement. Un après l’autre nous devons sortir de la classe et y rentrer à nouveau en faisant passer un message dans une langue qui n’existe pas =) Nick commence, baragouine quelque chose, il est agité, crie et saute dans tous les sens, attrape Chris par la manche et continue ses gesticulations. Oui ! Nous comprenons, il y a un monstre derrière lui et il ne comprend pas pourquoi nous ne fuyons pas ! ^^ Et ainsi de suite nous avons eu une demande en mariage, un fou rire, et plein d’autres annonces clownesques. Chaque matin nous faisons donc un autre « energizer », et chaque fois, tout le monde en sort plein…d’énergie =) A 9h nous avons le premier cours de la journée, les sols. Très intéressant. Résumé plus tard. Nous avons bien entendu un très bon gouter qui nous attend, et après une bonne pause, nous nous reconcentrons sur les sols. Le temps passe vite. Les cours sont très interactifs, beaucoup de jeux qui permettent d’intégrer les notions un peu compliquées, si seulement les profs étaient comme ça dans la vraie vie…

 

Le repas de midi arrive toujours à point.  Riz, légumes, salade, protéines de soja ou tofu, sauce pimentée au lait de coco et poudre de cacahuète. Mmmh. Nous mangeons presque tous les jours du riz, mais accommodé de différentes manières. Un régal. Le lunch break passe vite, je jongle un peu Vet les cours reprennent. Là ça devient plus compliqué, comme d’habitude je lutte pour ne pas m’endormir. Je n’aime pas ce moment de la journée, car tous les jours je me demande pourquoi je n’ai pas fait de sieste pensant la pause. Et il y a quelques distractions… Papillons traversant la salle de classe, Steve le bouc qui appelle Nick le prof parce qu’il n’aime pas être tout seul. Les oiseaux. Les chats qui somnolent à côté de nous… Mais tout va bien. Nous finissons à 17h30.

Je saute sur la clé 3G.

Et après une tentative quelque peu infructueuse de connexion sur internet je me sens bien seule. C’est très frustrant de se dire qu’on a accès à cette technologie et qu’on ne peut pas l’utiliser efficacement. D’ailleurs c’est pourquoi je ne mets pas de photos pour le moment, le débit est insuffisant. J’ai donc eu un début de soirée un peu difficile, un peu la boule au ventre…

 

Mais quand on vit comme ça, entourée d’une quinzaine de personnes, il est assez facile de penser à autre chose. Nous mangeons (18h30) encore un succulent repas cuisiné par notre chef privée Kay, une thaïlandaise vivant sur le site, et la bonne nourriture aide toujours à soigner le mal de cœur. S’en suit un petit show-spectacle, comme tous les soirs, préparés par une fraction du groupe pour nous rappeler les principes de la permaculture. Ce soir-là c’est notre tour. Nous faisons donc notre petit spectacle et s’en suit un super tournois de Hand’s up (oui j’ai pris des jeux…). Beaucoup de fous rires et donc une super soirée ! Par contre beaucoup de monde se couche très tôt, à peine après 21h, car certains se lèvent vers 5h pour faire du Yoga…

Bon moi je n’arrive pas à me coucher si tôt, alors souvent je jongle encore un peu, discute avec les couches tard, et fini par me cacher sous la moustiquaire car vers 22h30 les moustiques s’en fiche complètement si antimoustique il y a, ou pas. Les grenouilles et les cigales et le grillons se réveillent dès le coucher du soleil et sont très bruyants. C’est joli, mais parfois le volume est tel qu’en passant sous les arbres il faut se boucher les oreilles. Je m’endors alors avec livre et musique pour me bercer… Jusqu’au lever du soleil et jusqu’au « gong » du gong annonçant le petit déjeuner =)

Qui suis-je?

Lisa, simplement partie vivre une aventure agroecologique en Asie.

Liens!

Le super site d'une amie

nicaragrooo!!!!

 

Le premier projet que je vais visiter en Thaïlande

Panya Project

 

Le projet au Laos

Sae Lao

 

I field good, un projet et une pétition, à lire!

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