1/10 - Petits riens

Et bien voilà, à Panya il y en a plein partout. Je vous laisse imaginer que j'ai bien joué avec =)

3/10 - Life is easy

Je ne l’ai pas encore vraiment expliqué mais en vivant un peu ici on se rend compte comment la vie peut être simple.

Je le ressens d’autant plus que les cours sont maintenant finis et que j’arrange moi-même mon emploi du temps. Les journées se passent un peu différemment mais j’ai un autre aperçu de la vie à Panya.

Je me réveille toujours aussi tôt, avant 7h et sans réveil ni gong. Et la journée s’écoule lentement. Etirrements, cuisine, jardinage, ménage, lecture, travail sur l'ordi, baignade dans le lac. Et pour les résidents ici c’est pareil.

La vie est simple et facile.

Aucun stress ni aucune pression. Peut être juste quelques obligations administratives avec les visas mais globalement ils n’ont pas l’air d’avoir de soucis. Les principaux embêtements sont liés aux moustiques. Tous ont déjà eu la dengue qui au final, dans la plupart des cas, n’est pas pire qu’une mauvaise grippe. Beaucoup de fièvre et rien d’autre à faire qu’attendre que sa passe avec quelques cachets de paracétamol. Car malgré toutes les précautions, antimoustique et moustiquaire la nuit, on se fait quand même piquer. Mais un autre problème qu’on découvre en vivant ici, ce sont les infections. En effet une petite piqure de moustique qu’on gratte et qu’on ouvre peu très rapidement se transformer en méchante infection nécessitant antibiotiques et parfois chirurgie. Donc règle numéro 1 : à la moindre égratignure, désinfection, pansement et vigilance quotidienne. Pour avoir vu l’évolution d’une simple piqure de moustique ouverte après une semaine sur le pied d’un des élèves, je peux vous garantir que je fais attention.

Sinon niveau bestioles, pas mal d’araignées super agiles et véloces telles des guépards courant après leur gazelle, des scorpions que je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer, des fourmis cracheuses de d’acide qui vous brûle pendant plusieurs minutes, des termites, beaucoup de moustiques et… une multitude de papillons… De splendides papillons, et autant d’incroyables chenilles. Tous les jours j’en découvre. Et c’est seulement hier en me promenant, fascinée par quatre magnifiques papillons voletant autour de ma tête, et me prenant alors pour blanche neige, que je me suis fait cette réflexion : et chez nous ? Où sont passé tous les papillons chez nous ?

Bon à la base je ne voulais pas écrire tellement, ni parler des beau papillons, mais introduire cette vidéo.

Il s’agit d’un discours de PiJo (alors l’orthographe ça doit pas être ça, mais la prononciation oui ^^).

Il est propriétaire de la ferme communautaire voisine de Panya. PunPun. Leur principale mission est de constituer une sorte de bibliothèque de graines de toutes les sortes de choses qui poussent et se mange. Et de les diffuser, gratuitement ou à prix libre à qui veux (Il faut savoir qu’en France une telle pratique est considérée comme illégale. Eh oui, les lobbys font la loi…).

 

Je suis désolée pour ceux qui ne comprennent pas l’anglais, mais si vous me suppliez et me promettez un festin de fromages et de vin rouge et de gateau au chocolat+crème de marron et chantilly à mon retour je peux essayer de le traduire =)

8/10 - Sans sol on meurt

culture avec mulch
culture avec mulch

D’où vient ce fabuleux hamburger que l’on croque ?

(un vrai hamburger, fait maison avec de booon produits =) )

De quoi est-il composé ?

De pain, donc de farine, donc de blé qui provient du blé que l’on a semé…dans le sol.

De viande, donc de bœuf qui se nourrit d’herbe fraiche qui pousse…dans le sol.

De tomate, de salade de cornichons… Vous avez compris.

 

Donc le sol, nous sommes d’accord, est indispensable à notre survie. Je parle du sol de surface, ou de la terre, topsoil en anglais, sur lequel on marche et on construit, je parle de cette couche au-dessus de la roche-mère, au-dessus du « sous-sol ».

 

Mais pourquoi en faire tout un foin après tout ? Il y en a plein du sol !

Et bien pas tant que ça…

 

Surface totale de notre planète : 510 067 420 km²

70% de la surface de la Terre est recouverte d’eau.

Si on retire les déserts, les lacs, les forêts et les villes, il ne reste que 15% de la surface terrestre disponible.

En soustrayant les terres à trop fortes contraintes (climat trop froid, trop sec, terrains trop pentus, zones protégées…), il ne reste plus que 5,47 millions de km²(d’après une étude de la FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, en 2009) directement utilisables pour l’agriculture, soit environ 1% de la surface totale de la planète Terre…

En effet, les sols sont soumis à beaucoup de contraintes : extension des villes, désertification, érosion… Nous sommes d’autant plus d’accord vu leur rareté, que nos sols sont précieux.

 

Je continue donc sur ma lancée par cette simple question, mais de quoi parlons-nous ?

Qu’est-ce que c’est le sol après tout ?

 

De la terre me direz-vous. Vous n’auriez pas tort, mais plus précisément…

Le sol est composé de minéraux provenant de la roche mère (le granit par exemple), d’argile, de sable et/ou de limons…mais aussi de nutriments, d’eau, d’air, et de vie, des bactéries, des champignons, des animaux (comme les vers de terre, des insectes…). A vrai dire, dans 1m² de sol on trouve normalement : 1 vertébré, une centaine d’escargots ou de limaces, 3000 vers, 5000 insectes/myriapodes/araignées, 10000 rotifères et tardigrades (sorte de petits d’insectes), 150 000 acariens et autres, 5 000 000 de nématodes (sorte de petits vers), 10 000 000 000 protozoaires (organismes unicellulaires), 10 000 000 000 000 bactéries et actinomycètes (champignons) ! …

 

 

Le sol est donc précieux ET riche.

 

 

Idéalement un sol est composé de :

1. 30% d’air

2. 15% d’eau

3. 5% de matière organique (80% d’humus, 10% de racines, 10% d’organismes morts)

4. 15% d’organismes vivants

5. 35% de minéraux (20-30% d’argile, 30-50% de sable, 30-50% de limons*)

 

On qualifie donc un sol d’après :

-sa texture : la taille des particules et plus généralement sa composition en termes d’argile, de limons et de sable *

-sa structure : la taille des agrégats dans le sol et donc sa porosité qui permet à l’air de circuler et à l’eau d’être stockée

-sa composition biologique : quels animaux et microorganismes peuplent le sol. Très importants car ce sont eux qui décomposent la matière organique (les feuilles mortes, les branches, les racines, tout ce qui a été vivant un jour) en matière minérale qui elle est directement assimilable par les plantes… Les vers de terre vont aussi permettre une bonne aération du sol tout en restituant au sol des nutriments.

-sa composition chimique : quels minéraux, son pH. Tous ces éléments sont indispensables aux plantes.

 

En effet, malgré la photosynthèse qui leur permet de transformer le carbone de l’air (absorbé sous forme de dioxyde de carbone) en sucres (notamment en amidon), les plantes ont besoin d’eau et d’éléments tels que l’azote (N), le phosphore (P) et le potassium (K), ... Et oui, et les plantes sont comme des fermiers ! En effet, au niveau de leurs racines, la plupart des plantes vont générer un exsudat, un liquide, qui va favoriser le développement de certains microorganismes (bactéries, mycètes) qui leurs sont nécessaires car vont rendre disponible les nutriments pour la plante en jouant leur rôle de décomposeurs ou minéralisateur. De plus en mourant, ces microorganismes restituent leurs protéines au sol. (Certaines plantes vont aussi générer des exsudats pour tenir à l’écart certains parasites ou certaines autres plantes.).

 

Il est donc important d’avoir un sol de bonne qualité pour répondre aux besoins des plantes afin qu’elles nous fournissent de délicieux fruits et légumes.

Mais que faut-il faire pour avoir un bon sol ?

 

Facile ! Vraiment facile !

Il suffit, dans la plupart des cas de ne pas trop y toucher ! En réalité, les gros labourages comme on peut en voir dans les champs sont plutôt mauvais pour les sols. En effets cela perturbe sa structure et texture, détruit les racines qui aèrent et nourrissent le sol, casse le mycélium (les champignons). Ne pas laisser un sol nu ! Et oui ! La plupart des sols sont détruits par l’érosion. C’est plutôt bête de perdre tous les bons nutriments d’un sol à la moindre averse alors qu’il suffit d’une couverture végétale vivante ou morte pour le protéger. Il faut éviter de le compacter également, s’il n’y a plus d’oxygène disponible la microfaune ne pourra pas faire son travail de décomposition de la matière organique correctement. Eviter les produits chimiques (fertilisants ou pesticides) qui détruisent la structure du sol et tuent le réseau de microorganismes utiles. Et très important, il faut nourrir ces bactéries et champignons !

Comment ?

Et bien le plus simplement, en ajoutant du compost (bientôt une explication là-dessus). Mais aussi du mulch qui est en fait une couverture végétale morte comme la paille, ou mieux le foin et spécialement un foin riche en trèfles par exemple car ces derniers sont très riches en azote et cela permettra de fertiliser la terre**, des copeaux ou de la sciure (un peu moins bien pour les cultures car cela met longtemps à se décomposer et favorise le développement des champignons. Mais c’est ce qu’on va utiliser dans la « food forest », explication la dessus une autre fois), des feuilles de bananier (moins commun chez nous ^^).

 

5 bonnes raisons d’ajouter du compost :

1. inoculer le sol avec de « bon » microorganisme

2. recréer une niche pour le développement de ces microbes

3. améliorer la structure du sol

4. améliorer la capacité de rétention de l’eau du sol

5. réguler le pH

 

5 bonnes raisons de « mulcher » (néologisme à la Lisa je crois)

1. réduire l’évaporation de l’eau du sol

2. éviter la croissance des mauvaises herbes

3. isoler les plantes (car en permaculture on va mélanger plusieurs espèces dans un même endroit)

4. créer un habitat pour les microbes

5. et nourrir ces microbes

 

Voilà ! Si vous n’êtes pas convaincus on peut en discuter, pas de soucis. Mais quand on voit un sol qui subit ce traitement on en doute plus vraiment. Il est beau, foncé (plus il est foncé plus il est riche en matière organique), et sent bon la forêt…

 

J'espère que vous avez apprécié ce pavé^^

Sinon ici tout va très bien ! Je travaille dans le jardin, j’apprends en travaillant, je m’amuse en apprenant, bref la belle vie =)

 

L'autre jour nous sommes allé nous baigné dans des sources d'eau chaude (qui puent les oeufs pourris à cause du souffre^^) après être allé au restaurant... Superbe soirée. 

Les sources c'était pas fou fou, trois anneaux en béton et des tuyaux en plastiques pour amener l'eau. Mais il y avais des lucioles, un magnifique ciel étoilé, de gigantesques arbres (rain tree) et un torrent d'eau froide pour se rafraichir après le bain bouillant qui pue. Et puis quelques fous rires =) 

 

Ah et si vous avez encore envie de lire quelque chose: http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2013/10/08/societe/vivre-de-sa-cueillette-a-strasbourg-bientot-possible/ C'est un aricle sur un projet de permaculture à strasbourg.

 

 

*Si vous voulez déterminer la texture approximative de votre sol il existe plusieurs méthodes qui évitent de passer par un labo. Mais cela reste une approximation ! Un test facile : le teste du bocal (Jar test en anglais). Les étapes : - remplir ¼ du bocal avec du sol. On ne prend que le sol de surface, (sans les feuilles, fleurs et gazon ni branches mortes hein) - de l’eau jusqu’à ce que le bocal soit rempli aux ¾ - secouer le tout (après l’avoir refermé, je précise^^) pendant 10-15mn (important pour bien séparer les agrégats !) et on laisse le bocal dans un coin - dès qu’on arrête de secouer, les premières particules à se déposer au fond sont les sables (d’abord grossiers puis fins), cela dure environ 5mn - 2h plus tard les limons se sont déposés - 24h plus tard l’argile s’est déposée - on mesure l’épaisseur de chaque couche et on peut calculer un pourcentage, facile ! **ce sont des légumineuses, comme les pois et haricots qui fixent le diazote de l’air au niveau de leur racines grâce à une symbiose avec des bactéries. Ce sont en réalité les bactéries qui fixent l’azote de l’air et le restituent aux plantes au niveau de nodule sur les racines (visibles à l’œil nu) sous une forme assimilable par les plantes qui en échanges vont permettre aux bactéries d’utiliser les sucres qu’elles produisent. Il existe une forme similaire de symbiose avec des Mycorrhizes (sorte de champignons) qui vont améliorer considérablement l’assimilation d’eau et de nutriments des plantes en échange de carbone (contenu dans les sucres).

13/10 - Chiang Mai trip

L'entrée d'un temple
L'entrée d'un temple

Vendredi ça y est, j’ai décidé et réussi à quitter Panya (but I will come back !). Après un mois où j’ai pu apprendre énormément, rencontrer de superbes personnes et me familiariser avec ce nouveau pays, j’ai maintenant envie d’aller voir ailleurs. Lola et Kyle (la responsable des écoconstructions à Panya et le responsable de la nurserie et du jardin des plantes pérennes) voulant se rendre à Chiang Mai, je me suis laissée portée par le courant. Et le départ fut…épique.

 

Dominik (un bâlois vivant aux Etats-Unis depuis 20 ans et ayant suivi le cours de permaculture avec moi) nous a conduit en voiture jusqu’à la route principale menant à Chiang Mai, où nous devions facilement attraper une sorte de mini-van/taxi pour nous emmener à la ville. En chemin nous nous arrêtons à la décharge. Parce que même si Panya produit peu de déchets, il y en a toujours. En fait la décharge est une espèce de grande cage à ciel-ouvert en face de la maison d’un homme responsable du recyclage. Car oui, apparemment en Thaïlande on recycle. Nous apportons donc toutes les canettes de métal, les bouteilles en verre ou en plastique à ce monsieur qui les compte et donne une certaine somme d’argent en échange de ces merveilles. Il va ensuite les vendre à son tour… Et l’explication s’arrête là, le mystère reste entier mais je mène mon enquête ! Tout ce que je peux dire c’est que ce monsieur et sa famille vivent dans un environnement particulier, il stocke tout ce qu’on lui apporte devant sa maison, en face de la décharge… La maison n’a pas fière allure, et ces gens doivent être très pauvres. Je suis même un peu étonnée que les gens de Panya lui vendent ces déchets, tout ça pour 30Bath, soit 0,70 euros, alors qu’il en a apparemment plus besoin que nous. Enfin bon, je sais que le projet ne roule pas sur l’or non plus, et après tout, ils ne font que vivre comme les locaux. Je suis donc perplexe et perdue dans mes pensées au moment de repartir… Aaaaaaah ! Une douleur dans la main, mais aaah, mes doigts sont complètement coincés dans la portière, fermée. Bon pas de panique, comme j’ai de tous petits doigts, je ne suis que superficiellement blessée. Plus (beaucoup plus) de peur que de mal. Désinfection et pansement, nous voilà repartis.

Nous arrivons enfin à la route principale où Dominik nous abandonne.

 

Les mini-van passent mais ne s’arrêtent pas. Etrange me direz-vous… 10mn… 20mn… au moins 4 bus et aucun ne s’arrête. Mais heureusement un gentil docteur thaï vient à notre rencontre et nous annonce que les mini-vans ne s’arrêtent plus à cette heure-ci et qu’il vaut mieux marcher jusqu’à l’arrêt de bus un peu plus loin… Avec mon énorme sac ! Bon allé, on a vu pire =)

 

A l’instant où nous arrivons un bus s’arrête et le vendeur de tickets nous fait signe de monter. Le bus est…complètement, mais complètement bondé. A ras bord comme on dit. Mais bon, hop hop hop sept personnes arrivent à monter, dont nous et mon gros sac. Wouah c’était un sacré trajet. Serrés comme des sardines, à quatre sur des banquettes pour deux (heureusement les thaïs ne sont pas bien épais) et en avant. La porte du bus reste ouverte. Le vendeur de ticket est quasiment dehors pendant tout le trajet, sur la petite marche. Quelle aventure ! Et les personnes à côté de nous, très gentilles, qui nous posent plein de question dans un anglais quelque peu hésitant. Nous finissons par arriver à Chiang Mai. S’en suit un restaurant-bar très occidental et des bar-boîtes ouverts sur la rue avec une ambiance folle et très différente dans chacun. Reggae, rock, hip-hop. Tout le monde trouve son bonheur ! En deux jours nous avons déjà mangé plein de bonnes choses (trois restaurants = budget de 6euros, ça va^^). J’ai pu voir : des temples, un rat traversant le troitoire, des fils électriques en pagaille à se demander comment ça peut marcher, un écureuil, des chiens partout, une quantité incroyable de scooters, des touristes très touristes, des moines, des vélos, pleins de sourires, trop de bruit, des durians qui puent et une chambre pas chère mais plutôt inconfortable.

 

Voilà voilà.

 

Je vais bientôt quitter la ville pour retourner dans la paisible campagne qui me manque déjà beaucoup. Ma prochaine destination : Pai. Et un autre projet dont j’ai entendu beaucoup de bien.

 

 

 

Sinon je voulais aussi vous parler du savoir vivre ici. La culture thaïlandaise, est, on peut s’y attendre, très différente de la nôtre.

 

Le plus important est de témoigner un grand respect envers le roi. En effet, les thaïlandais admirent et aiment ce personnage comme un père. Il n’a plus beaucoup pouvoir politique mais continu, malgré son grand âge, à faire beaucoup pour le peuple thaïlandais. J’ai pu en discuter avec un thaïlandaise qui m’a confié qu’elle préfèrerait que le roi récupère un peu plus de pouvoir car le gouvernement en place n’est vraiment pas idéal. Ce gouvernement veut, par exemple, faire fermer un grand nombre d’écoles dans les petits villages. Ces écoles avaient pu ouvrir grâce au roi qui voulait que n’importe quel enfant puisse avoir accès à l’éducation, et aussi à des soins médicaux corrects, il a donc également fait ouvrir un multitude de petites cliniques dans les régions plus isolées. C'est aussi lui qui se bat le plus pour la preservation des espaces naturels, et particuliere;ent les parcs nationaux. Donc à retenir : Roi=Respect. Par exemple si un billet de banque, toujours à l’effigie du roi, s’envole, il ne faut surtout pas mettre le pied dessus pour le rattraper ! Cela nous amène à un second point important : les pieds. Ils sont la partie la moins noble selon la culture thaïe. Il faut donc s’assoir de manière convenable, sans désigner quelqu’un avec son pied si on croise les jambes, et ne pas déplacer d’objet avec ses pieds si on ne veut pas passer pour quelqu’un de grossier. La tête quant à elle est la partie la plus noble, il faut donc éviter, si on joue avec des enfants par exemple, de leur ébouriffer les cheveux comme beaucoup de gens le fond chez nous. Le dernier point important est de couvrir ses épaules, cela ne s’applique qu’aux femmes. Et oui messieurs, les épaules des femmes sont apparemment très attirantes ici ! =)

23/10 - Pai et ripaille

Oeufs pain et beurre au petit dej...
Oeufs pain et beurre au petit dej...

La suite ?

Repartie sur les routes dès lundi (14/10). Après ce mouvementé weekend à Chiang Mai, l’appel de la campagne se faisait ressentir. C’est donc pleine d’entrain que je me suis laissée emmener à Pai, dans un mini-van plein de francophones ! (Enfin un peu de français, c’est reposant.) Après un million de virages (762 d’après Google), me voici à Tacome Pai, petit projet de permaculture. La nuit est déjà tombée et ce n’est que le lendemain que je découvre la propriété. C’est grand, plein d’arbres, un peu de riz aussi. Les conditions de vies sont plus rudes qu’à Panya. Douche froide, cuisine au feu de bois, des cendres comme produit vaisselle, des toilettes moins sympathiques et énormément de moustiques. L’endroit est moins convivial et j’ai eu du mal à m’acclimater. En réalité je ne me suis pas du tout acclimatée et suis partie au bout de trois nuits avec un mal de dos terrible.

Le propriétaire, Sandhot est une personne formidable. Pleine de ressources. Connaissant la nature mieux que sa maison et noble héritier de son père qui était chaman. Autant dire qu’en quelques jours j’ai pu me rendre compte que je suis complètement déconnectée de cette nature que j’aime pourtant plus que la ville. Perdue dans la jungle, je ne sais pas comment me nourrir, construire un abri, bref je ne sais pas comment survivre. Lui sait tout. Enfin non. Il ne sait pas tout, mais je suis persuadée que non seulement il se construit une superbe maison en bambou avec douche en quelques heures, mais aussi qu’il sait se nourrir ET se soigner en utilisant les ressources de la forêt. Donc c’est avec plaisir que je l’accompagne au marché, dans une ferme à champignon, chez sa sœur et travaille un peu avec lui à la ferme. Je regrette d’avoir dû partir, et suis sûre que cela l’a blessé, mais l’atmosphère, en dehors du travail avec lui ne me convenait pas. (En fait pour faire court il y avait quelqu’un avec qui le courant ne passait vraiment pas du tout et j’ai préféré partir quand j’ai compris que prendre sur moi me coûtait trop)

Alors je me suis enfuie vers Pai, cette petite ville vivante, animée, pleine de bonne nourriture et de bijoux fabuleux (oui les filles, vous seriez jalouses de voir ça ^^). Apparemment anciennement bourrée de hippies, remplacés actuellement pas une flopée de chinois, les bijoux et les fringues sont les vestiges visibles de ce temps passé.

Je me suis donc un peu égarée dans ce nouvel environnement très chaleureux qui, en quelques jours, m’a redonné toute l’énergie (et les kilos) que j’avais perdue à la ferme.

J’ai rencontré de chouettes copains, passé des soirées à écouter de la musique dans un joli jazz bar, mangé un criquet frit, testé le « thaï massage » (plutôt violent et puissant, mais qui fait du bien), vue ma chambre inondée lors d’une grosse (GROSSE) pluie, déménagé avec Marta, une catalane avec qui j’ai découvert les alentour de la ville. Je commence aussi à comprendre quelques phrases en Thaï, et parfois à me faire comprendre à grand renfort de mimes. J’ai également visité un joli temple avec un gigantesque Buddha blanc que l’on peut voir depuis l’autre côté de la vallée et un « village chinois » très touristique et artificiel.

Je suis donc depuis cinq jours dans mon petit bungalow au Indiana Cottage (si vous verriez le pont que je traverse tous les jours vous comprendriez pourquoi c’est le Indiana cottage, d’ailleurs la nuit dernière deux pont en bambou se sont fait emportés par la rivière qui s’est beaucoup renforcée avec la pluie des cinq derniers jours, car oui, il a plu tous les jours depuis que je suis là ^^). Ce complexe de bungalow est tenu par Sarah. Je parle d’elle car d’une certaine façon elle m’a ouvert les yeux sur la tolérance et le jugement. En effet, Sarah n’a pas toujours été Sarah. Je n’ai pas découvert son ancien nom mais bien qu’elle porte des robes tous les jours maintenant, il fut un temps où elle était différente. Avant d’être elle, Sarah était un homme titulaire d’un diplôme de droit. Et à aucun moment je n’ai été mal à l’aise avec elle. Je pense que je suis quelqu’un d’ouvert, et je n’ai jamais eu de problème avec l’homosexualité, mais je n’ai jamais été à l’aise avec l’idée de changer à ce point d’identité. A Panya j’ai eu l’occasion de participer à des discussions sur ce sujet et je n’étais ni à l’aise ni très causante. Sans trop d’opinion mais avec un jugement.

Mais hormis le moment où j’ai réalisé que Sarah est une Lady boy, comme on dit ici, où j’ai été plus surprise que choquée, à aucun moment je n’ai ressenti ce malaise que je pensais devoir ressentir. Pour moi Sarah est une femme, avec un passé, comme nous toutes après tout. Et elle est définitivement bien plus féminine que moi ^^ Elle a son brin de folie, aime être au centre de l’attention (un peu trop), est passionnée par les défilés de mode et les chansons tristes, n’est pas intéressée par l’argent, est très attentionnée avec ses hôtes (par exemple elle a entendu quelqu’un toussé pendant la nuit et le lendemain matin est allé lui chercher des remèdes, sans qu’il ne le demande) et est une très bonne cuisinière. Elle m’a proposé de rester gratuitement en échange d’un renfort à la cuisine (il est temps de prendre des cours !!). Je ne pense pas rester bien longtemps car je veux me replonger dans mon projet, mais peut-être un ou deux jours de plus. (deuxième boulot qu’on me propose en un mois. Le premier était un job de fille au pair sur une ile paradisiaque du sud de la Thaïlande… c’était difficile de dire non)

Alors voilà, petite leçon d’humanité à Pai. Merci Sarah.

 

 

Sinon, le drame de la semaine, c’est que cet endroit est rempli d’escargots et que j’en ai écrasé au moins 5… Pour ceux qui ne le savaient pas, petite j’avais une multitude d’escargots de compagnie, alors vous imaginez la catastrophe à chaque fois que j’en aplati un… Seul point noir dans ce séjour à Pai.

27/10 - Monsieur et Madame Bourguignon

28/10 - Est-ce que les gens sont polis?

Je sais que j’ai promis un article sur le compost. Je suis en train de l’écrire. Mais entre-temps j’ai passé beaucoup de temps sur internet (merci la pluie et le wifi) à faire des recherches, à regarder des vidéos passionnantes, à sauter de sujet en sujet, de problème en solution…

 

J’en suis arrivée à la conclusion que non seulement j’avais une énorme chance de vivre ce que je vis, de rencontrer tant de personnes engagées et vouant leur existence à créer quelque chose de meilleurs, de personnes qui croient encore.

 

La plupart de ces gens sont plus âgés que moi, et je me dis que, c’est pas à pas, que je me retrouve moi aussi sur ce chemin. Que grâce à mon parcours, à certains de mes professeurs, à mes amis, à de simples rencontres et surtout grâce à mes parents, j’ai la chance de vivre ce que je vis et d’avoir les yeux ouverts et le cerveau accueillant. Et même si je pense penser que se battre n’apporte qu’une force contraire servant à équilibrer la balance, je souhaite moi aussi arriver peut-être à faire cligner des yeux les personnes que je rencontre…

 

Je me suis aussi rendue compte que je n’ai pas encore parlé de la correspondance que partage avec la classe de CM1 de Monsieur Christophe à Weitbruch. J’ai la chance de pouvoir m’adresser directement à une partie de l’avenir. Ces enfants sont notre avenir. Et j’espère que mon voyage, mes récits et mes explications les feront réfléchir. C’est aussi le moment où je parle de leur professeur, qui fut aussi le miens. Probablement un de ceux que je n’oublierai jamais. Monsieur Christophe restera Monsieur Christophe. Il a été un fabuleux professeur durant cette année de CM2 qui a été plutôt tumultueuse pour moi. Il a su maintenir mon attention quand mon esprit voulait être ailleurs, il a surement contribué à cet élan de gentillesse que mes camarades m’ont offert, il m’a, comme tous mes professeurs de primaire, donné le goût d’apprendre. Alors merci Monsieur. Et pour la classe qui lira cet article : vous avez de la chance d’avoir comme professeur quelqu’un qui est encore capable de s’investir autant dans son métier. Un jour, comme moi, vous réaliserez cette chance et vous direz merci à votre tour.

 

J’ai eu la chance de rencontrer tous les élèves au début du mois de septembre et par le biais de quelques jeux, nous sommes partis à la découverte de l’agriculture et de l’Asie du Sud Est.

 

Grosse introduction donc au paragraphe qui va suivre qui a été coécrit par cette classe curieuse qui m’a posé plein de questions intéressantes :

 

Les questions des CM1…

 

Quel mot signifie « enfant » dans le village où tu vas aller? Thomas S.

 

« Louk » ou « dek », en fonction de la phrase.

 

Que veut dire thermophile?

 

Thermophile signifie simplement « qui aime la chaleur ». Pense que « thermo », comme dans thermomètre, vient du mot grec «thermê » qui veut dire chaleur. Et « phile » vient du mot grec « philein » qui signifie aimer, comme dans cinéphile, quelqu’un qui aime le cinéma. Moi je parle plus précisément d’organismes thermophiles dans le sens « qui peut vivre à des températures élevées » (50-70°C).

 

Par exemple, dans un tas de compost fait correctement, les bactéries thermophiles aideront à décomposer la matière organique (les feuilles d’arbre, les épluchures…) en matière minérales que la plante peut absorber par ses racines et utiliser pour grandir.

 

 

 

 

 

A quoi ressemblent des toilettes sèches? Charline H.

 

Alors Charline, des toilettes sèches, celles que j’ai vues en tout cas, ressemblent à nos toilettes, avec une cuvette, un couvercle, mais : pas de chasse d’eau. En effet se sont des toilettes « sèches » car on n’utilise pas d’eau, mais de la sciure à la place. Donc dès que tu as fini d’utiliser les toilettes, tu verses de la sciure dedans. Et ça ne sent pas mauvais ! En fait on produit une sorte de fumier humain qui va se transformer en compost en quelques mois grâce à des bactéries (les bactéries thermophiles !). Ensuite tu peux disposer ce compost dans la nature, sous les arbres et les arbustes, et cela va nourrir les plantes. Et ce compost ne sent vraiment pas mauvais, un peu comme le sol de la forêt. Au début ça fait bizarre, mais on s’habitue assez vite ! En réalité une autre très bonne question serait aussi : pourquoi nous utilisons ces toilettes plutôt que les toilettes conventionnelles ?

 

Deux réponses :

 

-Simplement car l’eau est précieuse ici. Actuellement c’est la fin de la saison des pluies, c’est-à-dire qu’il pleut assez souvent mais que bientôt la pluie va s’arrêter… jusqu’à février/mars. Il faut donc économiser l’eau autant qu’on peut, spécialement dans les fermes où l’eau est indispensable à la survie des plantes. (En villes les toilettes sont comme chez nous.)Sache qu’en moyenne en France on gaspille 4OL d’eau potable par jour et par personne avec les chasses d’eau…

 

-la deuxième raison est que cette ferme veut être autonome au maximum. C’est-à-dire qu’elle ne veut avoir besoin de personne, ni d’aucun service de l’extérieur. En utilisant des toilettes sèches, pas la peine d’avoir de canalisation, ni de traitement des eaux usées. Et donc pas de pollution non plus, car les stations d’épurations utilisent des produits chimiques plutôt néfastes pour l’environnement.

 

Bref : vive les toilettes sèches !

 

 

 

Qu'est-ce qu'une ferme communautaire?

 

Une ferme communautaire est une ferme où vivent plusieurs personnes en même temps, et pas forcément de la même famille. Ils vivent ensemble, sur le même pied d’égalité, selon leurs propres règles. Par exemple là où j’étais, on se répartissait les rôles par équipe. Un équipe faisait à manger, l’autre la vaisselle, une autre le ménage. Et on changeait tous les jours. On avait des discussions tous les matins pour savoir si tout allait bien et s’il y avait des suggestions concernant un sujet ou s’il y avant des problèmes à résoudre.

 

C’est la vie en communauté.

 

Un peu comme en classe. Vous n’avez pas voté des règles de vie ? Vous avez des équipes pour nourrir les animaux ou nettoyer le tableau ? C’est un peu pareil.

 

 

 

Qu'est-ce que le torchis?

 

Le torchis et un matériau de construction. C’est un béton naturel. C’est un mélange de terre (surtout d’argile et un peu de sable), d’eau et de fibres (comme la paille par exemple). Ça ressemble à de la boue et on peut construire une maison entièrement avec du torchis et du bois. Il était beaucoup utilisé en Alsace car on peut rapidement en fabriquer et facilement l’utiliser.

 

Ce qui est intéressant c’est que ce produit est naturel, et donc tu peux en trouver partout ! Et une fois que tu ne veux plus de ta maison, elle peut retourner à la terre sans polluer.

 

 

 

A quoi ressemblent les maisons?

 

J’ai pu voir toutes sortes de maisons. En béton, en terre (avec du torchis aussi), en bambou… Mais traditionnellement la maison thaïlandaise est en bois. Elles sont sur pilotis et ont une ouverture au niveau du toit. Et oui, ici il fait chaud, alors en théorie on essaye d’avoir le maximum d’aération possible. Mais malheureusement, le béton remplace de plus en plus le bois et le bambou. Par conséquent, les maisons ne respirent plus et il fait très rapidement chaud à l’intérieur, on est donc obliger d’utiliser des ventilateurs ou ‘air conditionner. C’est dommage car cela coûte cher, augmente la dépense en énergie électrique et n’est pas très agréable. (J’attrape toujours un rhume quand je suis dans une pièce climatisée).

 

 

 

Est-ce difficile de prendre des douches?

 

Alors, non ce n’est pas difficile de prendre de douche =)

 

Il y a des douches dans tous les endroits que j’ai habités. Parfois j’ai dû partager la salle de bain, comme à Panya. D’ailleurs les douches à Panya étaient chaudes ! (ce qui n’est pas forcément évident là où je suis). A la ferme l’eau était chauffée grâce à des panneaux solaires.

 

 

 

Est-ce que la vie est chère là-bas? Marlie T.

 

La vie en Thaïlande n’est vraiment pas chère pour les Européens. Par exemple, tu peux manger un bon repas au restaurant pour 70 Baht, moins de 2€ (1,63€ précisément), en France en général c’est plutôt 15€. Tu peux dormir dans un bungalow (une petite maison en bois) pour 200 Baht, moins de 5€ la nuit (et parfois avoir le repas du soir compris dans ce prix)… En France ça doit être dans les 40 ou 60€… Donc pour moi ce n’est pas cher. Mais pour les Thaïlandais c’est plutôt beaucoup. Les salaires ici sont moins élevés.

 

 

 

Que manges-tu de vraiment bon là-bas?

 

Je mange plein de bonnes choses. J’ai toujours aimé la cuisine asiatique. Je vais essayer de vous envoyer des recettes !

 

Tu peux trouver de très bon jus de fruit frais, banane, mangue, fruit de la passion, fruit du dragon… C’est souvent mon petit déjeuné.

 

Ce que j’aime beaucoup aussi c’est le riz poêlé. C’est un mélange de légumes, de viande ou de tofu, de sauce soja. C’est un plat assez basique, mais c’est très bon. Sinon toutes les sortes de curry, jaune, vert, rouge. Ici cela ressemble à une soupe, c’est assez épicé. Parfois beaucoup trop pour moi. Ils utilisent une « pâte de curry » composée, pour le curry vert, de piment vert, d’ail, de gingembre, de pâte de crevette (ça sent plutôt mauvais), et c’est tout je croix. Ils la mélange avec du lait de noix de coco et la font cuire très doucement. Avec des sortes d’aubergines thaïlandaises, du potiron ou des patates douces. C’est délicieux. Globalement tout ce que j’ai goûté était vraiment bon (sauf certains fruits qui sentent très mauvais !)

 

 

 

Quel est le plat traditionnel de Thaïlande?

 

La Thaïlande est un grand pays, et comme en France il y a différentes régions. Tu ne pourras pas me dire le plat traditionnel français car comment choisir entre la choucroute alsacienne, les crêpes bretonnes, la bouillabaisse de Marseille ? Mais ce que je peux te dire c’est qu’ici, le petit déjeuné traditionnel c’est du riz blanc avec une omelette. Et dans la région où je me trouve, un plat traditionnel est le Pad Thaï. Des nouilles sautées avec de la sauce soja, des pousses de haricots et de l’ail.

 

 

 

As-tu déjà des amis?

 

Alors oui j’ai des copains. Je rencontre tous les jours de nouvelles personnes et je suis sûre que je vais rester en contact avec certaines d’entre elles. Quand on voyage tout seul c’est très facile de se faire des amis. Mais c’est difficile d’être vraiment ami avec eux car on sait qu’on ne va pas rester longtemps avec eux. Alors c’est plus des copains que des amis. Mais en tout cas je ne suis jamais seule.

 

 

 

La langue est-elle difficile à parler? À apprendre?

 

Oui oui oui. Le thaï est une langue très difficile à apprendre. Surtout pour les européens. L’alphabet est très différent. Et la prononciation est compliquée. Il y a toujours 5 façons de dire le même mot, c’est juste l’intonation qui change. Par exemple « ma » peut vouloir dire chien, cheval, maman et vient selon la façon dont tu le prononce. Si tu le dit comme une question, avec un ton qui monte, cela veut dire chien, si le ton monte et redescend c’est vient. Ou l’inverse, je ne me rappelle jamais =) Enfin tu comprends le problème.

 

Par contre la grammaire est simple et il n’y a pas de conjugaison. On dira quelque chose comme « toi venir demain ».

 

Pour le moment je ne sais que dire quelques mots. Mais je parle aussi beaucoup avec mes mains avec les thaïlandais, beaucoup de mimes, et parfois cela marche très bien ! J’apprends un peu tous les jours, mais ça reste compliqué.

 

 

 

Est-ce que les gens sont polis?

 

Cette question est assez rigolote. Et oui, la plupart des gens sont très polis. Si tu regardes quelqu’un dans la rue, il te dira automatiquement bonjour avec un très grand sourire, et donc tu réponds « sa wa dii kha » si tu es une fille, ou « sa wa dii khap » si tu es un garçon, en mettant tes mains jointes au niveau de ton menton, comme pour faire une prière.

 

 

 

Connais-tu maintenant l'alphabet thaï?

 

Oulala non je ne le connais pas. C’est très compliqué. Quelqu’un a essayé de me l’apprendre mais il rigolait à chaque fois que j’essayais de répéter car je n’arrivais pas à prononcer le son qu’il faisait. C’était amusant mais pas très constructif. Alors je me contente d’apprendre directement des mots.

 

 

 

Pourquoi les filles doivent avoir les épaules couvertes? Yann F. (cette question est revenue 12 fois)

 

C’est plus par respect pour les thaïlandais qu’une obligation. C’est en rapport avec la tradition Bouddhiste. En fait les débardeurs sont considérés comme une tenue un peu provocante. Traditionnellement les gens n’avaient pas ce genre de tenue. C’est un peu comme se promener en haut de maillot de bain chez nous, ça serait mal vu par les personnes âgées et même par les autres. Ça ne se fait pas trop. C’est un peu comme quand, au Moyen-Age, une femme montrait ses chevilles. C’est la culture.

 

Dans les zones touristiques ils ont l’habitude de voir plein de « farang » (étrangers en thaï) avec les épaules découvertes, alors ce n’est pas trop un problème. C’est plutôt dans les villages à la campagne qu’il vaut mieux avoir des T-shirt que des débardeurs.

 

 

 

Et toi, as-tu aussi les épaules couvertes? Clara M.

 

Et oui, moi aussi. Il suffit de porter un t-shirt ou un foulard sur les épaules. C’est donc facile, et c’est toujours mieux de montrer son respect au gens. C’est plus facile de rencontrer des personnes d’ici.

 

Et si je veux me baigner c’est pareil, je mets un grand t-shirt par-dessus mon maillot de bain. Les thaïlandaises se baignent même en pantalon ou en short.

 

 

 

Comment les étrangers salissent-ils les plages?

 

Ils les salissent en laissant traîner les gobelets en plastiques, ou d’autres choses. Mais en réalité il n’y a pas que les étrangers qui salissent parfois. L’autre jour j’étais dans une petite fête foraine où il y avait principalement des gens d’ici. Une fois la fête foraine finie, par terre, il y avait plein de barquettes en polystyrène dans lesquelles les stands servent à manger. J’ai mis une photo sur mon blog…

 

 

 

Comment s'appelle le roi de Thaïlande?

 

Bhumibol Adulyadej est son nom de naissance, mais Rama IX est son nom de roi.

 

 

 

Où habite le roi? Quelle ville? A-t-il un palais? Manon S.

 

Le roi habite dans le palais royal à Bangkok (la capitale de la Thaïlande). Il couvre une surface de plus de 210 000 km².

 

 

 

Est ce qu'ils prennent soin de la nature? Lucas F.

 

Je ne sais pas trop… C’est un peu comme en France je pense, il y a des gens qui font très attention, d’autres qui s’en moquent. Mais globalement j’ai l’impression que les gens ici sont moins conscients des problèmes liés à l’environnement. Par exemple on trouve beaucoup de plastique partout, et quand je vais acheter quelque chose que je dis que je ne veux pas de sachet plastique car j’ai mon sac à dos, les gens me regarde parfois bizarrement…

 

 

 

Quel est le sport le plus populaire de ce pays?

 

Je pense que c’est le : J’ai eu l’occasion d’en voir quelques parties c’est très impressionnant. C’est un peu comme le volley, mais sans les mains. Deux équipes s’affrontent de part et d’autre d’un filet et se renvoient une petite balle en utilisant principalement leurs pieds, mais aussi parfois la tête et le torse.

 

 

 

Pourquoi dis-tu que la campagne te manque?

 

Rester en ville est très fatigant pour moi. C’est très bruyant, on respire mal, on est vite fatigué et stressé alors qu’à la campagne tout est plus doux. Les odeurs, les sons, les gens, le rythme de vie…

 

 

 

Quelle est la température la plus basse que tu as rencontrée?

 

Oulala, je ne sais pas trop. Mais je pense que la nuit il doit faire entre 15 et 20°C. La journée il fait très souvent 30°C, c’est super !

 

 

 

A partir de quel âge peut-on conduire là-bas? Lou Délia N.

 

On peut conduire un scooter à partir de 15ans, comme en France il me semble. Et la voiture c’est 18ans.

 

 

 

Est-ce un beau pays?

 

Imagine une forêt très dense, d’un vert profond, couvrant des montagnes arrondies… Aux pieds des montagnes les rizières d’un vert tendre qui deviendront dorées quand le moment de la récolte approchera. Les épouvantails sont comme des tâches de couleurs dans ces champs. Et il y a aussi les arbres fruitiers en rangées monotones, dont les lourdes branches sont parfois soutenues par de nombreux longs morceaux de bois. Il y a les routes et les chemins de terre, les maisons en bétons et le fouillis de fils électriques. Les gens qui sourient et ceux qui répondent à ton bonjour. Il y a ceux pour qui tu n’es qu’un touriste parmi les autres à qui ils peuvent soutirer un peu plus d’argent. Il y a les chiens partout, trainant dans la ville, dans la campagne, se battant ou dormant au soleil. Et les chats. Le bruit des grenouilles et des criquets la nuit tombée et la pluie qui peut être fine ou si forte que des torrents se forment en quelques instants. Il y a les moustiques qui eux aussi entrent dans le bal à la fin de la journée et qui te piquent à travers les vêtements. Il y a les plus belles fleurs avec des couleurs splendides et des odeurs subtiles, et les papillons tout aussi colorés qui viennent virevolter à travers le jardin. Les temples brillants et les vieilles pierres recouvertes de mousse. Les moines qui chantent, toujours habillés en orange. Les bouddhas dorés devant lesquels les gens s’agenouillent pour prier. Il y a plein de règles à respecter, des traditions et des superstitions à n’en plus finir. Des fruits délicieux, des plats succulents. Des gens qui te font des blagues en t’offrant de goûter gratuitement une spécialité et qui rigolent quand tu te rends compte que c’est des pattes de poulet. Il y a les contrastes entre la ville bruyante et vivante, et la campagne fragile et souriante…

 

Pour moi la Thaïlande est un beau pays, mais le mieux c’est de venir le découvrir.

 

 

 

Voilà, merci pour vos questions. J’espère que j’y ai bien répondu et que mes réponses vous plairont.

 

 

 

J’attends avec impatience les nouvelles!

 

Et pour finir une jolie citation de Pierre Rabhi :

 

« Les rumeurs et les nouvelles du monde nous révèlent chaque jour les souffrances et le désarroi de l’Humanité. On ne sait pas où on va, mais on y va, disait Fournier. Plutôt que de percevoir la planète Terre comme une magnifique oasis prometteuse de tout ce qui peut réjouir le corps, le cœur et l’esprit, nous l’avons ravalée à un gisement de ressources à épuiser jusqu’au dernier arbre, au dernier poisson, un champ d’égorgement, un hypermarché où les poisons détruisent la vie. Le temps de la vraie lucidité est venu. Un monde digne de l’intelligence est venu, et nous pouvons le réaliser. C’est à cela que j’ai voué mon existence. »

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