9/02 - Des machettes à l'école

Après un moi d’aventure ici il est grand temps que je me remette à écrire. Le temps passe si vite, c’est effrayant.

 

Et je ne sais pas par où commencer… Par relire ce que j’avais déjà raconté =)

 

Le travail ici est assez aléatoire et dépend vraiment de nous et pas vraiment d’un programme. Malgré les efforts des volontaires pour organiser tout ça j’ai la triste impression que si les gens partent le flambeau ne sera pas passé. Tout ça manque d’organisation, d’un plan, d’une personne qui mène plus activement ce projet qui pourtant pourrait être grandiose.

Mais je me sens bien ici. Même si l’a convivialité de Panya me manque beaucoup. J’avoue prendre beaucoup de plaisir à être professeur. Tous les soirs les étudiants arrivent et c’est toujours de bonne humeur et pleine d’énergie que je ressors de ces sessions pourtant parfois un peu intenses.

Nous sommes aussi beaucoup plus immergés dans la culture locale comparé à Panya où on se retrouve dans une jolie bulle utopique.

J’apprends donc beaucoup de choses grâce à ces cours d’anglais et grâce à la correspondance que je poursuis toujours avec les enfants de Weitbruch, le village où j’ai grandis.

Voici des traductions de rédactions que mes élèves lao ont fait pour les enfants.

 

Ton :

Je vais vous décrire la grotte de Poukham et le village de Nathong (là où ils habitent !)

Le village de Nathong et plein de champs et il y a des montagnes tout autour. Nathong est un bon endroit pour les touristes parce qu’il y a le lagon bleu et une grotte. Au lagon il y a un petit magasin qui vend à manger et à boire, il y a tellement de touristes qui viennent là durant la saison chaude. Ils achètent à boire et à manger, ils aiment nager dans le lagon bleu mais l’eau est froide ! Il y a aussi un grand arbre dont on peut plonger !

Il y a plein de poissons dans ces eaux et un pont à travers la rivière. A côté du lagon il y a aussi un terrain de volleyball.

 

Alee :

Je m’appelle Alee, j’ai 15ans et vais au lycée. Je vais vous parler d’une journée typique ici.

Que font les gens au Laos ?

Les laotiens se réveillent en général à 4 ou 5h. En premier ils écossent le riz et vont chercher de l’eau. Ensuite, quand il fait jour, ils vont généralement à la ferme. Quand ils sont à la ferme ils nettoient la forêt et parfois ils désherbent. Ils commencent à 7 ou 8h, jusqu’à 11h30 et ils arrêtent de travailler pour manger leur déjeuner et avoir le temps, s’ils le souhaitent, de faire une sieste. Ensuite ils continuent leur travail jusque 16h30, puis ils arrêtent de travailler et rentrent à la maison pour diner. Ils mangent généralement au coucher du soleil. Finalement ils vont se coucher, font de beaux rêves, jusqu’au matin suivant.

 

Mor :

Je suis Mor, j’ai 19ans. Il y a quinze personnes qui vivent dans ma maison.

Devant ma maison il y a le jardin. La maison est séparée en deux parties. L’une d’elle est ma cuisine, faite de bois et de bambou, et l’autre partie est faite de bois et de ciment, c’est là que nous vivons.

En face de ma cuisine il y à l’endroit où nous faisons du feu, et à côté de la cuisine il y à l’abri où nous stockons le bois et aussi le poulailler qui est derrière notre puit.

Quand tu entres dans ma maison tu peux voir sur la droite deux lits qui sont séparés par des étagères et qui l’on cache avec des rideaux. Sur la gauche il y a trois chambres qui sont également séparées par des rideaux. Il y a aussi un frigo dans cette pièce, entre les deux lits sur la droite.

On s’assoit toujours au milieu de la maison.

Je dors dans le même lit que mon frère.

Nous n’avons pas de télévision dans ma maison.

 

Yee :

Je m’appelle Yee. J’ai 16ans et je suis Hmong. Vous connaissez les hmongs ?

Les hmongs sont un peuple qui n’a pas de pays mais qui vivent au Laos. Au début ce peuple vivait en Chine et a dû aller vivre au Laos. Les hmong sont mis à part partout où ils vont vivre. Je crois qu’il y a beaucoup de hmongs en France et dans d’autres pays tout autour du monde…

Nous avons une fête très intéressante au début du mois de décembre. Elle n’a lieu qu’une fois par an et nous portons des habits traditionnels hmong. Nos habits sont très très intéressants. Le lendemain de la fête les femmes doivent porter les habits traditionnels mais les hommes ne sont pas obligés de le faire. Ils le font si en ont. Le jour d’après il y a les combats de taureaux. C’est très intéressant ! Et nous jouons à un jeu où les femmes se tiennent sur la droite et les hommes sur la gauche. On lance une petite balle durant toute la journée, et quand tu joues à ce jeux tu peux choisir la femme que tu vas épouser !

Le jour suivant nous organisons une très grosse fête le soir où les filles et les garçons peuvent défiler comme des mannequins.

Les hmongs font ce festival en décembre parce qu’on laisse partir l’année qui vient de passer et toute les mauvaises choses avec le coucher de soleil et on peut donc accueillir la nouvelle année.

Cette année beaucoup d’étrangers sont venu jouer avec nous pour la nouvelle année (les volontaires du projet !). Il y avait des français, des canadiens, des anglais, des allemand et des japonais.

Les hmongs sont des personnes très bien, et sont aussi très beaux et belles !

 

 

En discutant avec eux j’en ai aussi appris d’avantage sur les règles au lycée. Le respect ici a une autre couleur que chez nous. L’uniforme et les cheveux courts pour les garçons, attachés pour les filles sont obligatoires. Pas de négociations possibles. Et s’ils ne respectent pas ces règles, ils perdent des points. Comme quand j’étais au collège, ou comme sur le permis de conduire.  

De même, à chaque fois qu’ils prennent la parole face à un professeur ils doivent se lever, mettre leurs mains jointe face à leur poitrine, comme pour dire bonjour ici et réciter une phrase pleine de respect qui signifie en quelque sorte « je m’adresse à vous mon professeur qui m’apporte son savoir » avant de pouvoir répondre à la question.

De plus, une fois par semaine, tous les jeudis, ils doivent nettoyer leur école. Et parfois désherber, alors tout le monde ramène sa machette à l’école…

16/02 - Et je forge et je forge

11/03 - La fête au village

La vie la vie la vie

 

Oui, définitivement, la vie c’est chouette, simple, incroyable, surprenant, difficile, exténuant, bon, chaud, sucré, drôle, triste et tout. La vie c’est tout.

 

Mon voyage continu. Toujours intense. Toujours plein de surprises et toujours plus chaud.

 

Ca y est, cela fait maintenant presque 4 moins que je n’ai pas vu la pluie. J’en rêve même la nuit. Tout est sec et brûlant. On fait beaucoup moins de choses par cette chaleur.

 

Je suis à nouveau en Thaïlande, par la force du destin. Mais j’ai passé de très bons moments au Laos avant cela.

Petit saut en arrière…

 

Mon père est venu me rendre visite en février et nous sommes retournés à Sae Lao, aider deux volontaires à préparer un évènement très spécial. Une journée interculturelle dans le village Hmong voisin, celui de nos élèves.

Le but de cette journée était de faire découvrir d’autres saveurs aux villageois mais aussi de parler un peu des valeurs de l’association afin de la faire un peu plus connaître et la rendre plus « accessible » aux locaux.

 

Nous avons donc passé toute la journée du vendredi à cuisiner différentes spécialités françaises, africaines, indiennes… bref des spécialités interculturelles quoi ! Et nous avons aussi préparé une présentation avec nos élèves les plus dégourdis en anglais afin qu’ils traduisent tout ça en hmong.

J’ai donc tenté de tout mon cœur de transmettre ma grande passion pour le compost à Yee.

Après beaucoup de gesticulations, de blagues, de dessins, d’explications, de rires, il est prêt.

Donc le lendemain, tous dans le camion, j’ai bien dit tous ! Direction le village à une dizaine de minutes de là.

Tous le monde est excités et curieux. Les enfants nous accueillent chaleureusement, les adultes nous aident à décharger le véhicules, on veut nous prendre en photo. Et enfin, non sans surprise mais avec beaucoup d’émotions on nous invite à la cérémonie qui nous remercie, nous pauvres farang (étrangers), pour cette journée qui n’a pas encore commencée. On nous donne un œuf, un paquet de chips et… un verre de bière à boire « cul-sec ». Oui, nous sommes toujours au Laos ! vient ensuite une autre cérémonie, celle des bracelets où les anciens mais aussi nos élèves nous nouent des fils blanc autour des poignets en nous bénissant. Beaucoup d’émotions. Les larmes aux yeux même…

La cérémonie finie, nous organisons des jeux avec les plus jeunes. Une grande ronde. Une centaine d’enfants…une très grande ronde. On court, on tombe (on pleure PAS !), on rit, on joue, on danse et on essaye de communiquer mais on s’en fiche, tant qu’on rigole.

Les jeux ont bien fait rire les adultes qui nous regardaient. Mais après avoir cavalé plus d’une heure en plein soleil (40°C facile)  il est temps de s’arrêter et de boire un coup !

On commence aussi à organiser le repas et tout se déroule parfaitement. On mange et on boit. Sodas pour les enfants et bière pour les grands. Tout le monde se repose, moi j’ai du mal à manger à cause de la chaleur qui m’étouffe déjà assez.

Et là, surprise ou plutôt choquée je découvre que certains gamins ont troqué leur soda contre de la bière et jouent à un jeu les faisant boire… Les plus jeunes devaient avoir huit ans. Désemparée devant le manque de réaction des parents qui eux aussi boivent aux tables alentour, je fais ce que je fais toujours quand je ne sais pas quoi faire. J’appelle mon papa =)

Et comme il était avec moi c’était bien pratique !

Tout aussi choqué que moi, il demande au chef de l’association si c’est normal de voir ça. Mais oui, au Laos ça ne choque personne de voir des jeunes filles de 12 ans décapsuler des bières avec leurs dents. Mais s’en est un peu trop pour nous. S’habituer à l’alcool à n’importe quel âge est dangereux et peu déboucher sur un sérieux problème d’alcoolisme dont on peut mourir, je le rappelle. A cet âge là, les conséquences de l’alcool sont encore plus dramatiques, notamment au niveau du développement cérébral… Enfin bon, mon père décide donc d’essayer de troquer les bières contre des sodas. Et cela marche à merveille car les enfants sont bien plus contents d’avoir du soda que de la bière, si commune. Et c’est quand même meilleur. (enfin bon on est d’accord que ces boissons ne sont pas les plus saines non plus mais je pense que c’est mieux que de la bière à 8 ans…)

 

Fière de mon papa, je retourne à mes activités. Nous devons préparer les présentations.

Tout le monde se réuni dans une des salles de classe de l’école, car oui, nous sommes à l’école du village. Et quand je dis tout le monde, ce sont en fait les femmes du village qui viennent et sont intéressées par ce que nous avons à raconter. D’après ce que j’ai compris les femmes ont une position importante au sein de la famille, c’est elles qui prennent la majeure partie des décisions.

 

Les élèves ont donc fait leur présentation, en hmong, donc on ne comprenait rien. C’était un peu frustrant. Mais Yee a fait un travail remarquable. Il s’en est sorti parfaitement, il les a fait rire et elles ont posé énormément de questions, ce qui est très bon signe. Tout ce petit monde a été très intéressé par le compost. La graine est plantée. J’espère juste qu’elle poussera un jour.

En tout cas j’étais très très fière de Yee et des autres étudiants qui ont fait un travail formidable.

 

Cette journée a donc été très riche et pleine d’émotions.

 

Nous sommes retournés heureux à Sae Lao.

 

Puis j’ai continué ma route, avec mon père.

24/03 - L'eau, le feu, le vent, de tous les éléments, on est locataires

Qui suis-je?

Lisa, simplement partie vivre une aventure agroecologique en Asie.

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Le super site d'une amie

nicaragrooo!!!!

 

Le premier projet que je vais visiter en Thaïlande

Panya Project

 

Le projet au Laos

Sae Lao

 

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