L'eau, le feu, le vent, de tous les éléments on est locataires!

Ce matin j’ai la chance de sentir une brise fraiche sur mes épaule, de voir un coin de ciel bleu et même des nuages… Quel délice. Une brise fraiche. On l’oublie mais c’est tellement agréable. Et le ciel…

 

J’ai pu faire l’expérience de plusieurs météos depuis que je suis partie de ma douce France.

 

Les puissantes pluies du mois de septembre et octobre. La température idéale et le ciel bleu du mois de novembre et les dernières averses. Les nuits rafraichissantes du mois de décembre et la chaleur lourde des îles du sud de la Thaïlande. Puis au Laos en janvier, le froid, la nuit, avec un drap de soie, deux sacs de couchage et trois couvertures… Et la sécheresse qui commence à se faire sentir au mois de février avec les températures qui remontent doucement. Le mois de mars, très chaud, sec, assommant. Surtout à mon retour en ville à Chiang Mai en Thaïlande, avec les soirées toujours tièdes. Puis enfin à la campagne, le feu. Ou les feux. Les villageois brûlent la forêt pour planter de nouvelles cultures ou juste nettoyer et favoriser la sortie des champignons qu’ils récolteront. (Tout en détruisant écosystèmes, et flore et faune du sol). Mais ces brûlis sont si intenses que l’on a du mal à respirer, l’air est si saturé de fumé qu’on a une lumière de coucher de soleil perpétuelle. Une lumière d’apocalypse. Et de somptueux couchers de soleil rouges sang. C’est impressionnant. C’est triste. Et me fait me sentir bizarre. Comme si je n’arrivais pas à me réveiller après un drôle de rêve…

 

Alors aujourd’hui, de sentir cette brise, et de voir le ciel à nouveau c’est comme le printemps après l’hiver, tu sais. Et ces nuages, comme une promesse de pluie et de renaissance…

Il pleut au Laos en ce moment. J’espère voir cette pluie moi aussi… Presque 5 mois sans une goutte. Ça fait drôle. Et j’en rêve même la nuit. Je pense que lorsque les premières gouttes tomberont la liesse générale l’emportera !

 

Sinon, je suis revenue sur mes pas, donc à Panya, recherchant un semblant de famille car j’ai un petit peu le mal du pays depuis quelques jours. Je me sens chez moi ici, et si je m’écoutais vraiment, je ne partirai pas. Mais d’autres aventures m’attendent…

Le manque de pluie commence à se faire sentir sérieusement par ici. Le manque d’eau. Le jardin se porte bien car Kyle et Benny ont mis en place un système d’irrigation qui marche à merveille, utilisant les eaux usées de la cuisine et distribuant l’eau directement aux pieds des plantes. Et grâce au mulch, une couverture végétale généralement morte comme de la paille, hachée ou non, le sol garde son humidité et l’irrigation reste très efficace car il n’y a pas ou peu d’évaporation donc pas de perte. Mais le puits est presque sec, et il est courant de ne plus avoir l’eau courante plusieurs fois par jour… Il faut donc trouver des systèmes ingénieux pour faire la vaisselle et se laver…

Pour ma part, je vais régulièrement au lac dans la forêt, avec les chiens et mon vélo. Le niveau a bien baissé depuis septembre, de deux mètres je dirais, mais l’eau n’est pas encore boueuse et une bonne baignade c’est toujours rafraichissant !

Pour la vaisselle nous disposons de cinq bassines, ainsi on ne gaspille pas trop d’eau car on garde la même eau pour toute la vaisselle. ( sachant que nous sommes une cinquantaine depuis quelques jours, ce n’est pas négligeable)

Numéro 1 : Nettoyer le gros de la saleté de ton assiette

Numéro 2 : Laver ton assiette avec une éponge et du savon bio de chez PunPun

Numéro 3 : Premier rinçage

Numéro 4 : Deuxième rinçage

Numéro 5 : Dernier rinçage dans une eau légèrement vinaigrée pour désinfecter et tenir mouches et fourmis à l’écart.

Voilà ! Tout propre !

 

Oui, on ne se rend pas compte chez nous de l’importance de l’eau et de l’air…

Mais il y a des guerres pour l’eau. Il y a des gens qui meurent de soif. Il y a ceux qui se battent.

Et il y a des grosses compagnies qui achètent 10 000 ha de terre au Pérou pour faire pousser de la canne à sucre et s’octroient l’exclusivité de l’accès à l’eau d’une rivière entière. Quelles en sont les conséquences pour les villages dépendant de cette rivière ? Ils ne peuvent plus ni boire, ni faire pousser leur nourriture. Ils meurent.

 

Et si un jour on nous volait notre air ?  Et si on devait acheter notre air en bouteille ? On laisserait faire ?

Est-ce qu’on ne laisse pas déjà faire ? …

 

Regardez le Lorax les enfants. Petite pub pour ce dessin-animé où les arbres ont disparu et où les gens massèrent dans une vi(ll)e faite d’illusion.

 

 

Sinon pour ceux qui ont reconnus l'Allusion dans le titre, voici un petit lien pour nos souvenirs d'enfance =D

(personnellement je regrette cette époque avec ses programmes tv où les chansons pour enfants étaient militantes avec un arrière gout de bob marley! =D ! )