Agroécologie au détour du Mékong
Je ne sais plus quoi raconter. Tout ça me semble vain ce dernier mois. Le temps passe si vite que j’ai à peine le temps de dire « profiter » et pourtant c’est ce que je fais. Je profite. Je suis contente de rentrer, mais très triste et plutôt angoissée à l’idée de partir… Je vis dans une nouvelle réalité, en dehors de toutes nos restrictions européennes et de nos problèmes. Le gens que je rencontre me parlent de leur vie comme si nous étions de vieux amis, je découvre les joies de construire des fondations (d’une maison), j’ai des courbatures à force de travailler dur et j’aime ça, je retrouve des visages familiers, j’ai froid quand il pleut, je souris tout le temps, je parle un peu trop. J’aime beaucoup ma vie ici. Et j’ai du mal à comprendre les gens qui me disent que je vais bientôt retourner à la réalité parce que tout ça c’est ma réalité, elle n’est pas inférieure à une autre. Juste différente.
J’ai hâte d’expérimenter ce retour, de revoir ces endroits que je connais par cœur avec mes yeux nouveaux, éveillés et si facilement émerveillés. Je veux pouvoir maintenir cet état d’esprit positif dans lequel je suis et surtout me souvenir de ce que j’ai appris.
Le retour m’intrigue et m’angoisse, c’est un peu comme partir à l’aventure à nouveau.
Il y a tellement d’épreuves qui m’attendent, tellement de décisions à prendre et de choix à faire. J’ai réalisé beaucoup de choses cette année, et cela me conduit vers un chemin que je n’aurai pas imaginé il y a quelques années. Il me faut maintenant trouver le courage de vivre la vie dont je rêve sans me laisser décourager par tous ceux qui ne partagent pas la même vision de « réussir sa vie » que moi. C’est vrai non ? Que signifie « faire carrière » ? Ou pire, « devenir quelqu’un » ? Comment peut-on devenir quelque chose que l’on est déjà ? C’est la pire expression de la langue française. Un jour tu deviendras quelqu’un…
Grâce à cette année incroyable j’ai pu me découvrir bien plus que ces autres 23 années. Je suis arrivée à une partie particulièrement excitante de mon chemin de vie et il m’apparait un peu difficile, voire effrayant, mais tellement intéressant et riche.
Je sais que la vie n’est pas facile, qu’il y a des moments terribles qu’il faut arriver à surmonter et que ces mêmes moments font de nous ce que nous sommes, nous forgent et nous rendent plus forts. Je sais que la vie est pleine de ces moments magiques et parfaits que l’on oublie plus facilement que les épreuves mais que ces instants sont nombreux et qu’il faut apprendre à prendre le temps de les savourer, de les partager. Je sais aussi qu’il n’y a qu’une seule personne sur qui je pourrai toujours compter, moi-même, et si je veux quelque chose il faudra que je me débrouille pour l’obtenir. Je sais aussi que j’ai la chance d’avoir autour de moi des personnes incroyables, qui pourront me soutenir, et qui j’espère comprendront mes choix ou les accepteront.
Voilà, je ne sais plus quoi raconter à part que jamais je ne veux laisser ma vie s’échapper sans en profiter, tout va vite, tout change, et ce monde et trop beau pour l’ignorer…
Qui suis-je?
Lisa, simplement partie vivre une aventure agroecologique en Asie.
Liens!
Le super site d'une amie
Le premier projet que je vais visiter en Thaïlande
Le projet au Laos
I field good, un projet et une pétition, à lire!
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Nico (mardi, 22 juillet 2014 09:00)
Je prends l'avion dans 6 heures, le voyage continue Lisa ;)
JF (mardi, 22 juillet 2014 13:09)
Bonjour Lisa,
Ne t’inquiète pas inutilement, il y a autour de toi plus de gens sur lesquels tu pourras toujours compter que tu ne l’imagine, mais tu ne les connais peut-être pas encore. Par contre je peux te dire avec certitude qu’il n’y a qu’une seule personne qui peut faire les choses qui te tiennent à cœur et c’est toi.
Je me souviens avoir un jour désiré de tout cœur un Jeans Lewis Strauss c’était il y a bien longtemps et j’étais tellement frustré de ne pas pouvoir me le payer car déjà à cette époque ils coutaient assez chère, bref, j’ai finis par l’obtenir ce Jeans et je l’ai porté aussi longtemps que son niveau d’usure le permettais. Mais voilà, j’ai fini par ne plus pouvoir le mettre, je n’ai pas pu me résoudre à le jeter, ce qui fait que 35 années après, il traine encore dans une armoire à la maison avec de nombreux autres habits imprégnés de souvenirs, et de trous de mythes aussi.
Ce que j’essaye de dire c’est qu’une expérience de vie est comme un vêtement, elle nous habille et nous tien chaud, nous embelli et même nous protège, elle nous procure de la joie et nous rend beau. Elle fait de nous ce que nous sommes et surtout ce que nous aimerions être mais comme un vêtement elle ne dure qu’un temps, et finit par devenir trop petite. Cela est vrai pour une bonne ou une mauvaise expérience. Tout passe avec le temps et vivre de nouvelles expériences c’est aussi exaltent que de porter de nouveaux habits pour les fêtes à venir.
La vie nous change, nous modèle et nous procures de nombreuses joies et peines et oui, tout va vite
Cette expérience d’une année à bouger à travers l’Asie, jour après jour, n’est en fait que le passé de ton présent, au moment où tu lis ces mots tu es dans le présent, seconde après seconde il se change en passé, alors c’est quoi, le future ?
Rester en vie coute que coute, se dire qu’on peut être dévoré à tout moment, vivre sa vie comme un cadeau et partager ça avec les gens qu’on aime. Vivre autre chose, changer ‘’de garde-robe’’ Approfondir les expériences qui méritent de l’être et se débarrasser du reste.
Il m’arrive dés fois de prendre ce vieux JEANS et de me dire… OUAI il a bien vécu et je me souviens très bien de tout, mais voilà il y a encore du boulot avant de pouvoir le remettre ??? Et oui je caresse encore ce fol espoir, comme Bilbon voulait caresser et revoir une dernière fois son vieil anneau, mais il ne le reverra jamais mais ça il ne le sait pas.
Alors je me dis, en route pour de nouvelles aventures.
Et si j’allais m’offrir un nouveau jeans ;-)
A bientôt Lisa
Bisou Papa
Hélène (mercredi, 23 juillet 2014 00:58)
Coucou cousine,
ce que tu as écris me touche énormément...
Le message de ton père m'a même fait pleurer..
Bref, tu sais ce que je pense. Vivre sa vie à fond, et surtout comme tu l'entend.. Pour ne surtout pas avoir de regret plus tard.
Cette société dans laquelle nous vivons nous met assez de barrière au quotidien, a toi de les levés pour être libre ;-)
Enjoy.
Gros gros bisous
Ta cousine.
marie-hélène et bernard (lundi, 04 août 2014 08:22)
coucou,
comme à chaque fois, nous sommes émus et transportés par tes écrits, oui, la vie est quelque chose de merveilleux et les "expériences" , les rencontres , un regard seulement va nous mener dans d'autres endroits ou nous mener à prendre d'autres décisions ;chaque seconde est à savourer , ce qui est merveilleux c'est d'apprendre à regarder et surtout voir le plus important pour soi et en soi . Nous avons eu le plaisir de retrouver Nico, un peu amaigri mais surtout changé (car les voyages et mais aussi toutes les rencontres que l'on fait au détour de notre vie ou parcours nous transforment , la capacité de l'être humain est bien de s'adapter , de survivre pour continuer.....)
MHélène